LA GUERRE TELLE QU’ELLE SE FAIT.

LES MOYENS, POUR DÉMESURÉS QU’ILS SOIENT, ASSURENT-ILS QUOI QUE CE SOIT AUX BELLIGÉRANTS ?

« Ce que les forces d’occupations ont perpétré comme actes offensifs en termes de destruction au bulldozer des maisons dans les villages libanais frontaliers de la Palestine occupée, auxquels s’ajoutent la poursuite des sorties aériennes et la perpétration de raids qui ont ciblé à plusieurs reprises les profondeurs des régions libanaises, au cours desquelles des martyrs et des blessés sont tombés, dont les derniers en date se sont produits aujourd’hui à Hosh al-Sayyed Ali à Hermel et à Jdeidet Marjayoun, toutes ces actions représentent une violation flagrante des termes de l’accord de cessez-le-feu annoncé à 4 heures du matin le 27 novembre 2024 et que le Liban s’est engagé à respecter ».
Nabih Berri 1 président du Majlis al-Nuwwab/Chambre des députés (3 décembre 2024)

« Nous ne reviendrons pas à la situation du 6 octobre – ni goutte-à-goutte, ni zigzags (…). Nous appliquons ce cessez-le-feu d’une main de fer ».
Binyamin Bibi Netanyahu.

« Tout le monde parle des otages qui sont détenus de manière si violente, inhumaine et contre la volonté du monde entier, au Moyen-Orient – Mais ce n’est que du blabla, et pas d’action !(…).. Que cette VÉRITÉ serve à représenter que si les otages ne sont pas libérés avant le 20 janvier 2025, date à laquelle j’assume fièrement mes fonctions de président des États-Unis, il y aura TOUT L’ENFER À PAYER au Moyen-Orient, et pour ceux qui sont aux commandes et qui ont perpétré ces atrocités contre l’humanité (…). Ceux qui en sont responsables seront frappés plus durement que quiconque dans la longue et glorieuse histoire des États-Unis d’Amérique. LIBÉREZ LES OTAGES MAINTENANT ! ».
Donald Teflon Trump.

« Nous œuvrerons de toutes nos forces à faire respecter toutes les dispositions de l’accord de cessez-le-feu et nous ferons preuve d’une réponse maximale et d’une tolérance zéro (…). Le premier test a eu lieu hier : le Hezbollah a tiré sur le mont Dov. Nous avons réagi fermement et c’est exactement ce que nous continuerons à faire – et nous ne permettrons pas au Hezbollah de revenir aux anciennes méthodes qui étaient les siennes, comme ce chapiteau qui avait été installé [par le Hezbollah] à la frontière, il y a plusieurs années] et qui n’avait pas été attaqué (…). Si les forces libanaises ne le font pas et si tout l’accord doit s’effondrer, la réalité sera très claire. Tout d’abord, si nous reprenons la guerre, nous agirons avec force, nous irons plus loin, et la chose la plus importante que les Libanais doivent savoir, c’est qu’il n’y aura plus d’exception pour l’État libanais (…). Si, jusqu’à présent, nous avons fait la distinction entre l’État libanais et le Hezbollah, et entre Beyrouth dans son ensemble et [le bastion du Hezbollah dans la banlieue sud] Dahiyeh, une banlieue que nous avons frappée très durement, ce ne sera plus [le cas] ».
Sar’Ha’Bitaron/Ministre de la Défense Ysrael Katz.

| Que penser des divergences constantes entre Jérusalem et ses adversaires  quant aux dommages causés aux Merkava de TSAHAL ? Et, par extension, que penser du Système de protection active Trophy ?

Jacques Borde. Vaste, et primordiale, question.

Ne tournons pas, inutilement, autour du pot. Et citons, plutôt, ce qu’a posté le site Blablachars |https://blablachars.blogspot.com/2024/12/la-protection-active-une-cible.html#more] , particulièrement en pointe sur ces matières.

Que nous dit Blablachars ?

« A ceux qui doutent de l’efficacité d’un système de protection active et de l’intérêt de son montage sur les engins blindés, un cliché publié récemment vient compléter les chiffres fournis par TSAHAL il y a quelques jours (…). Qui illustrent la prise en compte de l’efficacité du système face aux attaques menées contre les chars, par des adversaires qui cherchent donc par tous les moyens à rendre le système inopérant en visant les éléments explosifs du Trophy. Les composants du système sont devenus, comme les optiques, des objectifs prioritaires pour les snipers ou les tireurs isolés qui espèrent ainsi neutraliser un des composants clés de la protection du char et de son équipage. A méditer par tous ceux qui pensent, ici ou ailleurs, qu’une telle protection est superflue.
La Direction technologique & logistique de l’armée israélienne a publié ces derniers jours de nouvelles données relatives aux opérations menées par TSAHAL dans la Bande de Gaza et au Sud-Liban. Parmi les nombreux éléments communiqués, Blablachars s’est particulièrement intéressé aux chiffres concernant les véhicules blindés et les chars. On apprend que 90% des engins atteints par des projectiles antichars ou des Engins Explosifs Improvisés (EEI/IED) de forte puissance ont été réparés et remis en service. Le délai moyen pour la réparation des engins est de 20 jours selon les services de maintenance de l’armée israélienne, même si les plus endommagés ont nécessité des durées d’immobilisation supérieures aux 20 jours mentionnés. 90% des problèmes mineurs ayant affecté les engins blindés de TSAHAL ont tous été réglés sur la zone des opérations dans des bases d’opérations avancées ou dans des centres logistiques dédiés, sans qu’il soit nécessaire de procéder à leur évacuation »

Ce qui serait une des explications quant aux peu d’images montrant des matériels roulants rapatriés vers l’arrière.

« Enfin on apprend que la capacité opérationnelle est de 88% pour les engins blindés engagés à Gaza et au Sud-Liban et pour certains depuis 14 mois.
Sur le plan humain, TSAHAL indique que 5.300 soldats ont été blessés et soignés durant l’offensive terrestre dans la Bande de Gaza, alors que 709 soldats avaient été traités en 2014 lors des opérations dans cette zone. Concernant le Sud-Liban, 700 soldats ont été blessés et soignés alors qu’en 2006 ce chiffre était de 833. Le taux de létalité s’établit à 6.9% des blessés traités à Gaza et à 7.1% au Liban, ce taux était de 9.2% à Gaza en 2014 et de 14.8% au Liban en 2006. Le Corps médical de TSAHAL indique que cette baisse du taux de létalité est liée à l’amélioration de la prise en charge et du traitement des soldats blessés sur le champ de bataille, avec pour la première fois la réalisation de transfusions de sang total sur la zone, dont 300 soldats auraient bénéficié. La présence d’officiers médicaux supérieurs au sein de chaque unité élémentaire a également contribué à améliorer la prise en charge des soldats blessés, avec un temps moyen inférieur à 4 minutes entre la blessure et l’arrivée du médecin, ce délai était de 10 à 25 minutes au Liban en 2006.
Enfin en termes de transport, il faut en moyenne 66 minutes à un blessé évacué par hélicoptère depuis Gaza pour rejoindre un hôpital et 84 minutes depuis le Liban. Par voie terrestre ces durées sont respectivement de 91 et 111 minutes. Ces chiffres indiquent que les opérations de Tsahal à Gaza et au Sud-Liban sont bien des opérations de haute intensité conduites face à des adversaires déterminés et bien équipés. Selon les autorités israéliennes 1.2000 soldats blessés ont suivi des programmes de réhabilitation physique depuis le début des opérations de TSAHAL dans la bande de Gaza soit un peu moins de 1.000 par mois. Sur ces 1.2000 soldats 66% sont des réservistes, 93% sont des hommes et 51% ont entre 18 et 30 ans. Le nombre de blessés a augmenté dans la zone Nord de 150% entre septembre et octobre [2024] dernier en raison de l’engagement de TSAHAL au Sud-Liban avec plus de 900 blessés évacués vers les hôpitaux de la région en un mois. Enfin on apprend qu’au moins 1.500 soldats ont été blessés deux fois depuis le début des opérations. Même si les élongations logistiques restent relativement réduites, les chiffres communiqués montrent une véritable progression depuis les derniers engagements majeurs de TSAHAL tant dans le domaine de la maintenance que dans celui du traitement des blessés, permettant à l’armée israélienne de mener ses opérations dans de meilleures conditions »

Comment ne pas noter le fossé entre les éléments de com de guerre (sic) des parties.
A titre personnel, je trouve ces chiffres particulièrement alarmants pour Jérusalem et son discours.

| Q. Pour Jérusalem seulement ?

Jacques Borde. Je n’ai jamais dit ça.

Mais, pour ne prendre que Gaza, supposé être l’exemple même de l’efficacité du Hit & Run de Hagari 2 et de ses petits camarades  : 709 blessés pris en charge, en 2014, ça n’est pas du tout la même chose que 5.300 – 5.617, en fait, selon les chiffres (officiels…) en date du 13   janvier 2025 -.

Cette guerre est d’un coût astronomique pour un pays aussi peu peuplé qu’Israël. Et, ce ne sont pas les arrogantes rodomontades de tel ou ou tel qui y changeront quelque-chose

| Q. La rencontre Macron/MBS, un commentaire ?

Jacques Borde. Peu de choses à en dire, en fait.

Que ces deux là prennent langue ne fait que confirmer que Paris et Riyad sont bien des partenaires stratégiques.

Primo. ça n’est pas une franche nouveauté. Ni commerciale, ni géostratégique.

Secundo. Au plan régalien des puissances, les exécutifs – les maîtres du temps, dirait-on, du côté de Téhéran – ont vocation à se parler directement.

Seul élément notable est la part croissante que se taille désormais Airbus au détriment de Boeing au Royaume (KSA). Tout à rappelant que lorsque Airbus et Boeing placent leurs appareils, tout n’est jamais 100% Airbus ou Boeing.

Et, là, ce ne sont pas les sous-traitants de l’un et l’autre, notamment du côté de Toulouse, qui diront le contraire.

Alors…

Notes

1 Ou, pour l’état civil Nabīh Muṣṭafā Barriyy. primus inter pares de Afwāj al-muqāwama al-lubnāniyya (AMAL, Ou espoir en arabe)

2 Le contre-amiral Hagari, voix la plus (in)audible de Dotz Tsahal.

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